Attention : l’accès au Château est interdit au public
par arrêté municipal en raison de chutes de pierres
Les plans ont été conçus dans les années 1550 par Jacques Ier Androuet du Cerceau pour Philippe IV de Boulainvilliers qui habitait alors le « château d’en bas » restauré par son grand-père au début du siècle. La position du nouveau château, volontairement choisie sur la hauteur, permet une vue étendue sur la campagne environnante.
Le château proprement dit s’organisait autour d’une cour carrée entourée, sur trois côtés, de bâtiments à un étage, et fermée du quatrième par une galerie sans étage. À chacun des angles, s’élevait un pavillon à deux étages coiffé par un dôme.
L’architecture, d’une grande richesse ornementale, comportait beaucoup d’éléments sculptés, dont quarante statues grandeur nature. Ces dernières, commandées à Ponce Jacquio, ont, pour partie, été exécutées par Pierre Bontemps.
Le château n’est pas achevé en 1575 quand Boulainvilliers, ne pouvant plus faire face à ses dettes, est contraint de le vendre. Le duc Jacques de Savoie-Nemours et son épouse Anne d’Este achètent le château et commandent au gendre de l’architecte, Jean Brosse, la poursuite des travaux. Les premières pièces sont habitables dès la fin de la même année, mais à la mort du duc en 1585, l’aile sud et le pavillon d’entrée ne sont pas terminés.
En 1599, le roi Henri IV se porte acquéreur du château inachevé et l’offre avec le titre de marquise à Henriette d’Entragues. Il confie l’achèvement des travaux à Salomon de Brosse, fils de Jean Brosse.
La Marquise de Verneuil meurt en 1633. Son fils, Henri de Bourbon-Verneuil, évêque de Metz, abbé de St-Germain des Prés et de six autres abbayes, hérite du château. Devenu, duc, pair et gouverneur et lieutenant général du Languedoc, il épouse Charlotte Séguier et meurt en 1682. En 1689, sa veuve, héritière de la seigneurie, l’offre en dot à son fils, duc de Sully qui, en 1705, la vendra à Henri Jules de Bourbon-Condé. Son successeur, Louis IV Henri de Bourbon-Condé, n’utilise pas le château qui se dégrade rapidement, et décide en 1724 de ne plus l’entretenir. La démolition commence vers 1734 et se poursuit pendant une bonne quarantaine d’années, avec récupération des pierres pour la construction du château du marquis de Villette à Saron.
Les ruines présentent certes de l’intérêt, mais ne permettent pas de se faire une idée du château avant sa démolition. Pour cela, il faut voir l’une des rares œuvres de Salomon de Brosse restées intactes, la façade du Palais du Luxembourg (siège du Sénat) inspirée du château de Verneuil.